La Tamise a depuis toujours inspiré les artistes, tant anglais qu’étrangers. Elle a fait l’objet depuis des siècles de milliers d’esquisses et de peintures. J’ai parcouru la toile pour en retrouver quelques unes et vous les commenter, dans un ordre chronologique, du XVIe au XIXe.
XVIème siècle
Au centre de cette gravure du 19ème siècle d’un dessin du 16ème d’Anthony Van den Wyngaerde vous pouvez apercevoir le London Bridge, alors couvert d’habitations. Sur la gauche vous découvrez la cathédrale St Paul, dans sa configuration de l’époque. Cet artiste anversois a réalisé un grand nombre de vues de Londres et des alentours. Les amateurs pourront découvrir au Victoria & Albert Museum une large collection de ses dessins.
XVIIème siècle
Le 17e siècle fut marqué par la tragédie du grand incendie de Londres, en 1666, sujet de cette peinture de l’artiste britannique Waggoner.
Une vue depuis la rive droite nous propose de découvrir la ville avant cet événement, aux alentours de 1600. On retrouve ici l’ancien pont de Londres (Old London Bridge) avec au premier plan la porte de Southwark où l’on exposait fréquemment à l’époque les têtes coupées des condamnés pour trahison.
Une gravure nous propose une vue comparable vers 1616.
Entre le 17ème et le 19ème siècle, les hivers furent tellement rigoureux que la Tamise gelait intégralement. Ce qui permit l’organisation des Frost Fairs (Foires du Gel), dont la trace la plus ancienne remonte à ce document daté de 1608.
Et voici une autre illustration, de Thomas Wyke, à la fin du 17e siècle (1683-84).
XVIIIème siècle
Giovanni Antonio Canal, plus connu sous le nom de Canaletto, est un artiste vénitien spécialisé dans les compositions paysagères éclatantes de couleurs. Il a visité Londres à plusieurs reprises entre 1746 et 1756.
Le 18ème siècle sera également marqué par l’avènement d’une génération de peintres anglais de grand talent, comme William Hogarth et Samuel Scott, qui vont eux aussi traiter le sujet, à leur manière.
La Tamise figure ainsi dans la série de 12 gravures de Hogarth intitulée Industrie & Oisiveté (1747).
Le fleuve fut une inspiration fréquente pour Samuel Scott. Voici 3 exemples parmi d’autres.
XIXème siècle
Parler de peinture et de la Tamise sans parler de Turner, ce serait omettre le témoin le plus talentueux des brumes de la cité. Les fumées de la révolution industrielle plongèrent fréquemment Londres dans un brouillard épais qui influença immanquablement le travail romantique de l’artiste.
Dans un registre plus tragique, JMW Turner fut le témoin de l’incendie du Parlement le 16 octobre 1834.
Il remonta aussi le fleuve pour notamment nous proposer cette vue bucolique depuis Richmond Hill.
Le peintre français Claude Monet fut lui aussi séduit par le spleen brumeux de la Tamise, comme en témoigne notamment son chef d’oeuvre « La Tamise en aval de Westminster », 1871. Vous y retrouvez Big Ben et, juste derrière, le parlement, fraîchement reconstruit (1860, après un incendie en 1834).
Dans un genre plus classique et réaliste, un autre artiste britannique du 19e siècle affectionnait lui aussi tout particulièrement la Tamise: John Constable. On le voit ici dépeindre l’ouverture du pont de Waterloo, en 1817, deux ans après la victoire de Wellington contre Napoléon.
Poursuivez la visite…
Envie de découvrir d’autres vues du fleuve à travers les âges ? La collection d’art du gouvernement britannique propose sur son site web une sélection de 391 oeuvres consacrées à la Tamise.