Histoire
Gloriana, la barge royale anglaise.
Battant tous les records de longévité, cela fait maintenant plus de 65 ans qu’Elisabeth II règne sur le Royaume-Uni et les 15 autres Etats souverains du Commonwealth. Elle est actuellement le souverain le plus âgé en exercice, également en pole position des monarques aux règnes les plus longs. read more…
Les îles et îlots sur la Tamise.
Vous ne le savez peut-être pas mais la Tamise recèle près d’une centaine d’îles et îlots à l’histoire fascinante, qui n’attendent que votre visite. Accompagnez-moi à la découverte de ce patrimoine méconnu. read more…
Les lions de la Tamise.
On m’a récemment fait remarquer la présence d’une longue série de têtes de lions en bronze (et parfois en pierre) placées à intervalles réguliers de part et d’autre de la Tamise.
Elles sont l’oeuvre du sculpteur Timothy Butler et ont été insérées sur toute la longueur des digues (embankments) construites par Joseph William Bazalgette lors de la réfection du système d’égouts de la capitale, entre 1868 et 1870. Chacune comportait à l’origine un lourd anneau en métal qui pouvait servir à l’amarrage des bateaux. Certaines de ces têtes ont aujourd’hui disparu, arrachées par des vandales ou tout simplement victimes de l’usure et du va-et-vient des marées.
En plus de leur utilité pour les bateliers, ces têtes de lions auraient pour fonction de prévenir d’éventuelles inondations, comme en atteste ce poème:
When the lions drink, London will sink.
When it’s up to their manes, we’ll go down the drains.
When the water is sucked, you can be sure we’re all … in trouble.
Un texte qui en substance nous affirme que si les lions boivent la tasse, Londres coulera. Les marées ont eu tendance à gagner en amplitude depuis les années 1980 et il arrive aujourd’hui que l’eau s’aventure dangereusement à hauteur des crinières (manes) et des gueules de ces rois de la jungle.
Un projet est aujourd’hui développé par une association pour recenser et préserver ces fiers témoins de l’époque victorienne.
À la recherche de petits trésors sur les rives de la Tamise.
Chaussés de bottes en caoutchouc, munis de gants et parfois même de détecteurs de métal, de curieux explorateurs s’aventurent sur les rives de la Tamise. Quand l’eau se retire à marée basse, deux fois par jour, le plus grand site archéologique du Royaume-Uni se révèle à celles et ceux qui rêvent depuis leur plus tendre enfance de mettre la main sur un trésor, aussi infime soit-il. Les berges regorgent de milliers d’objets perdus, jetés ou simplement charriés puis déposés par le va-et-vient incessant des marées, depuis des temps immémoriaux.
Le mudlarking, terme anglais pour l’écumage des berges, fut à l’époque victorienne un véritable gagne-pain. Au 19e siècle, c’était par nécessité que les plus démunis s’aventuraient le long de la Tamise à la recherche d’objets de valeur. Londres était la porte de l’Empire et chaque jour des centaines de navires venus des quatre coins du globe accostaient dans le port de la métropole, les cales remplies de produits exotiques en provenance des colonies. Des enfants – surtout des garçons – et des personnes âgées grattaient la boue malodorante à mains nues dans l’espoir de trouver l’un ou l’autre bien à revendre ou à échanger contre de la nourriture. Cette profession fut reconnue officiellement jusqu’au début du 20ème siècle.
De nos jours, le mudlarking est devenu un hobby pour de nombreux Londoniens férus d’Histoire. Ces chercheurs de trésors des temps modernes contribuent méthodiquement aux fouilles archéologiques de la cité. Ils sont surtout intéressés par les objets révélateurs du quotidien de nos aïeux, comme les pièces de monnaie, les boutons ou les tessons de vaisselle. Chaque trouvaille offre un regard précieux sur la vie que menaient les Londoniens du temps jadis. Parmi les découvertes les plus fréquentes des adeptes du mudlarking figurent de curieux bâtonnets blancs. Ce sont les tiges de pipes en terre cuite, que l’on jetait à l’époque après usage, tout comme les fumeurs d’aujourd’hui se débarrassent nonchalamment de leurs mégots. C’est surtout la petite taille des têtes et fourneaux de pipes qui interpelle les historiens amateurs. C’est aux alentours de 1580 que le tabac fut introduit en Angleterre en provenance des Amériques. Ce produit était à l’origine rare et cher, les premières pipes étaient donc minuscules.
Les plus chanceux auront le plaisir d’extraire de la boue des objets plus rares, comme de petites oeuvres d’art en or massif ou des sculptures venues d’Asie. Plus ou moins 140 objets retrouvés dans la Tamise sont désormais visibles en ligne via le site du Musée de la Tamise (www.thamesmuseum.org). Le Musée de Londres propose également une collection très intéressante d’objets retrouvés au gré des marées.
Voici le récit filmé d’une séance de mudlarking à Wapping (Execution dock).
Pour éviter que les Londoniens ne creusent les berges de la Tamise à coups de pelle et afin de protéger le patrimoine historique, l’Autorité du Port de Londres (PLA) a introduit une réglementation spécialement dédiée à l’exercice du mudlarking.
Il existe deux types de permis. Le permis standard vous donne le droit de creuser jusqu’à une profondeur de 7,5 cm. Le permis mudlark permet quant à lui une recherche plus poussée, jusqu’à 1,20m et vous donne accès à des zones interdites au premier type de permis. Avant de pouvoir prétendre au permis mudlark, vous devez avoir été titulaire du permis standard pendant au moins 2 ans et avoir ouvert un dossier auprès du Musée de Londres. Toute découverte doit en effet être signalée auprès des autorités. Un adulte sera facturé £75 pour une période de 3 ans, alors que les juniors paieront £37. Si jamais vous voulez passer une journée en famille à la recherche de trésors enfouis dans la boue, vous pouvez aussi introduire une demande pour un jour particulier, ce qui vous reviendra à £32.
Pour toute information, consultez le site web de PLA.
Merci à Elise pour la co-rédaction de cet article.
The Boat Race
The Boat Race, également connue sous le nom de University Boat Race, est le nom d’une des plus célèbres courses d’aviron, qui se court tous les printemps sur la Tamise entre les universités de Cambridge et d’Oxford. La première course fut organisée le 10 juin 1829. Elle a eu lieu tous les ans depuis 1856, à l’exception d’une interruption pendant les deux guerres mondiales. read more…
Découvrez Richmond, sur la rive droite de la Tamise.
Richmond fait partie des localités pittoresques que vous pouvez découvrir dans les faubourgs du sud-ouest de Londres, à l’instar de Putney, Barnes, Kew et sur l’autre rive Hampton, Twickenham, Teddington, Brentford ou encore Chiswick. Nous aurons l’occasion de les parcourir une à une. read more…
La Compagnie des Bateliers et Allégeurs.
Le premier acte parlementaire réglementant le travail des bateliers (watermen), pilotes de bachots (wherrymen) et de péniches (bargemen) remonte à 1514, sous le règne d’Henry VIII. read more…
Jadis un égout à ciel ouvert.
Au milieu du 19ème siècle, les autorités ordonnèrent la fermeture de toutes les fosses septiques privées, engorgées par la popularité croissante du Water Closet. Les particuliers furent contraints de se raccorder aux égouts. Et la Tamise devint en plein centre ville – sans le moindre filtrage – le réceptacle de tous ces déchets domestiques. read more…
Les marées de la Tamise.
La Tamise est un fleuve dont le niveau varie considérablement entre les marées (jusqu’à 7 mètres (24ft) de différence). Si vous prenez la direction de la City depuis Putney à bord d’un bateau bus à marée basse, vous constaterez que les berges vous paraîtront particulièrement hautes. Vous pourrez même voir des bateaux comme amarrés dans le vide, notamment des péniches converties en bars-restaurants. Si vous repassez au même endroit à marée haute, ces bateaux seront à flot. Le débit moyen de la Tamise est de 81,7 m³ par seconde (mesuré à Teddington). La marée monte à une vitesse de 3 à 5 kilomètres par heure, jusqu’à 8 au printemps (une résistance dont il faut tenir compte si vous naviguez dans le sens du courant mais contre le cours de la marée). Vous pouvez consulter les horaires des marées sur le site du Port de Londres.
La marée montante présente un risque non négligeable pour les véhicules nonchalamment garés sur les rampes de mise à l’eau (slipways).
En 2015 l’artiste Jason deCayres Taylor a installé quatre sculptures de chevaux dans le fleuve, révélées uniquement à marée basse.
Le fait que la Tamise soit ainsi soumise au cycle des marées influence considérablement la manière dont la navigation y est réglementée. Les opérateurs commerciaux sont soumis à des normes plus sévères entre l’écluse de Teddington et l’embouchure du fleuve, une section appelée Tideway qui requiert une attention de tous les instants, tant les courants maritimes peuvent s’avérer dangereux, notamment à l’approche des ponts et pontons. Une vive agitation qu’accentuent encore les remous des plus gros navires.
Les règles sont plus souples sur la partie non soumise à la marée (en amont de Teddington), davantage réservée à la navigation de plaisance.
La vitesse de navigation est limitée à 8 noeuds en amont du pont de Wandsworth et à 12 noeuds entre le pont de Wandsworth et Margaretness, juste à l’est de London City Airport.
Écumer les berges
À certaines époques de l’histoire, l’amplitude des marées était telle que l’on pouvait semble-t-il traverser le fleuve à pied à marée basse en plein coeur de la capitale, à condition de vouloir braver les pièges de la boue et la pestilence des effluves. En 1858 l’odeur était telle que les sessions du parlement (situé sur la rive gauche de la Tamise) furent suspendues et que l’on décida de résoudre une fois pour toutes le problème de l’évacuation des déchets, jusque là déversés dans le fleuve sans le moindre filtrage. Nous reparlerons de ces grands travaux dans un prochain article.
Aujourd’hui les piétons ne tentent plus la traversée mais, dès que le fleuve se retire, on en voit beaucoup se balader sur les berges, armés d’un détecteur de métal, dans l’espoir de dénicher un petit trésor déposé par le courant. On appelle cela le « mudlarking » (écumer les berges), un hobby qui nécessite de nos jours un permis en bonne et due forme (£75 par an).
Le mudlarking est pour certains une véritable passion, ponctuée d’instants romantiques et d’autres plus tragiques, comme le raconte Lara Maiklem, une adepte de la discipline depuis une vingtaine d’années:
« La découverte de marques d’affection est une expérience particulièrement intense. Au 17ème siècle, au lieu d’une bague, les amoureux pliaient une pièce en argent de 6 pences qu’ils remettaient à leur dulcinée. Si l’amour était réciproque, la jeune femme conservait ce présent. Sinon il finissait dans la rivière. Des alliances sont encore de nos jours régulièrement retrouvées sur le rivage, ce qui laisse penser que la Tamise reste le réceptacle des coeurs brisés, des rêves mais aussi de l’ultime désespoir: le suicide. Je n’oublierai jamais ce jeune homme que j’ai aperçu échoué sur le rivage il y a quelques mois… »