Richmond fait partie des localités pittoresques que vous pouvez découvrir dans les faubourgs du sud-ouest de Londres, à l’instar de Putney, Barnes, Kew et sur l’autre rive Hampton, Twickenham, Teddington, Brentford ou encore Chiswick. Nous aurons l’occasion de les parcourir une à une.
Histoire de Richmond
La fondation de la ville remonte à la création du Palais de Richmond par Henry VII en 1501, dans ce qui fut jadis la bourgade de Sheen. « Richmond » était le nom du comté d’Henry VII dans le North Yorkshire. Elisabeth I, reine d’Angleterre, affectionnait tout particulièrement cette ville, notamment pour ses parties de chasse. Elle décéda au Palais de Richmond le 24 mars 1603.
Le pont de Richmond fut construit entre 1774 et 1777. De nombreux édifices de style georgien furent également bâtis à cette époque. Beaucoup sont encore aujourd’hui admirablement conservés et protégés. Il est intéressant de noter que le pont de Richmond fut à l’origine, comme beaucoup d’autres, un service commercial qui venait remplacer le ferry local. Les traversées rapportèrent en 1810 la coquette somme de £1300 en péages, l’équivalent d’environ £84,000 aujourd’hui. Le revenu du pont permit de garantir aux investisseurs (via une formule de tontine) un rendement de 4% l’an. La perception du péage fut abolie le 25 mars 1859, après le décès du dernier ayant droit. Des alcôves garnies de bancs vinrent remplacer les guichets de péage jadis dressés de part et d’autre du pont. Le pont fut par la suite remodelé et élargi de 3.4m entre 1937 et 1940. On peut remarquer qu’il est aujourd’hui moins pointu en son centre qu’il ne l’était au 19ème siècle. C’est le pont le plus ancien du Grand Londres.
Une anecdote: le premier président du Chili Bernardo O’Higgins étudia à Richmond de 1795 à 1798 et 200 ans plus tard, en 1998, une statue fut érigée en son honneur à proximité du pont, dans un espace vert qui porte désormais son nom: le square O’Higgins. Une gerbe de fleurs y est déposée chaque année par le maire de la ville et des représentants de l’Ambassade du Chili.
Du palais original (1501) ne subsistent aujourd’hui que quelques vestiges. Parmi ceux-ci cette splendide porte de style Tudor: The Gatehouse. Le site du palais est localisé en bordure directe de la Tamise. Il est possible de traverser la propriété à pied ou en vélo.
L’ouverture de la gare de Richmond en 1846 joua un rôle considérable dans l’intégration de la ville dans la métropole (c’est en 1965 que Richmond passa officiellement du Surrey au Grand Londres). Le trajet Waterloo Station – Richmond Station prend aujourd’hui en train de 15 à 25 minutes en fonction des horaires.
Richmond comptait en 2011 21.469 habitants. Attention de ne pas confondre la ville de Richmond et l’arrondissement (borough) londonien de Richmond Upon Thames (le siège est d’ailleurs localisé à Twickenham), qui comprend également une partie des villes que j’évoquais dans mon introduction.
Que faire à Richmond un dimanche ?
La ville possède de nombreux attraits. S’il fallait n’en choisir que trois je dirais: le parc de Richmond Green (dans le prolongement du site de l’ancien Palais de Richmond) à proximité duquel vous découvrirez le superbe théâtre municipal, construit en 1899 (jadis Theatre Royal & Opera House), le grand parc de Richmond (9,55 km2, le plus grand parc royal de Londres, inauguré en 1634 par Charles I, 3 fois la taille de Central Park, NYC!), au sommet de Richmond Hill, une réserve naturelle où vous croiserez des cerfs et biches en liberté et bien entendu la Tamise, que vous pourrez parcourir à bord d’un véritable wherry pour seulement £7 de l’heure par adulte et £3,5 par enfant (voici le lien pour contacter le loueur, qui construit et restaure également des bateaux en bois traditionnels).
En semaine ou le samedi, je vous invite aussi à découvrir le petit musée de Richmond (entrée gratuite) qui regorge d’objets historiques passionnants et vous propose de visionner une série de films documentaires.
En montant vers Richmond Park, ne ratez sous aucun prétexte la vue magnifique que j’évoquais dans mon premier article. Elle avait retenu au 19ème siècle l’attention de Turner.
À l’entrée du parc au sommet de Richmond Hill vous ne pourrez pas manquer le complexe Star & Garter, d’abord hôtel où se pressait le tout Londres, puis hôpital militaire durant la première guerre mondiale et aujourd’hui résidence de luxe.
Située au coeur de Richmond Park, Pembroke Lodge fut dès 1847 la résidence du premier ministre de la Reine Victoria, Lord John Russell. Cette demeure accueillit en ses murs de nombreuses personnalités politiques et artistiques, dont Charles Dickens.
Vous trouverez à proximité la butte du Roi Henry (King Henry’s Mound) qui offre notamment une vue sur la Cathédrale St Paul, située à 16km à l’est du parc.
Thatched House Loge est une autre résidence remarquable à l’abri des regards dans le parc de Richmond. Elle accueillit durant la seconde guerre mondiale le général Eisenhower, futur président des Etats Unis.